Découvrir Louveciennes
Camille PISSARRO (1830–1903)
Camille Pissarro vient s'installer à Louveciennes au 22, route de Versailles au printemps 1869. Né aux Antilles, il travaille d'abord à Paris, puis à Pontoise. Il a pour compagne Julie Vellay, gouvernante chez ses parents, qui fut d'abord son modèle et qu'il épousera en Angleterre en 1871.
Pissarro travaille beaucoup, mais ses tableaux se vendent mal, si bien qu'en 1870, lorsque les Prussiens arrivent à Louveciennes, il laisse derrière lui plus de 1.500 tableaux… En 1871, après son retour de Londres, il n'en retrouvera qu'une quarantaine, cachés sous un escalier dans une maison saccagée (ils avaient servi de tabliers pour les bouchers de l'armée, son atelier ayant été transformé en abattoir, ou encore, étalés dans les allées du jardin, pour éviter la boue …) Pissarro recevra 835 francs de dommages de guerre sur les 51.000 francs demandés…
Alors il se remettra courageusement au travail et peindra beaucoup le paysage qui l'entoure, les effets de pluie sur les pavés mouillés de la route de Versailles, la neige sur le village , ou l'éclosion du printemps dans les vergers qui l'entourent. Son art a évolué, il peint par touches courtes, caractéristiques des débuts de l'Impressionnisme … mais il reste pauvre et méconnu. Son fils Georges naît en 1871 à Louveciennes.
Pissarro quittera Louveciennes pour Pontoise en juillet 1872, en y laissant ses amis Sisley et Renoir. Son séjour à Louveciennes l'aura "libéré de son passé, désormais en possession d'une technique plus assurée, d'une vision plus consciente de ce qu'il veut faire, c'est-à-dire, interroger la nature" (R. Cogniat). Un certain nombre des tableaux peints par Pissarro à Louveciennes sont présentés à la place même où il posa son chevalet, dans le cadre du "Chemin des Impressionnistes" qui émaille notre village.